Livret militaire de Gustave Fabre
1905 - 1918 (date du document)
Gustave Fabre est né au Val le 21 mars 1882, il est le fils de Marius Fabre et de Marie Michel du Val.
Etudes :
Certificat d’études primaires au Val
Brevet supérieur à Brignoles
Activités :
Il rejoint le négoce en bestiaux de son père
Service militaire :
Classe 1902, il est engagé volontaire pour 3 ans le 9 juin 1903. Il est incorporé aux équipages de la flotte. Quartier-maître musicien de 2e classe le 15 juin 1903.
Au titre de musicien de la flotte, il navigue à travers le monde (photo de Yokohama) et participe à la campagne d’Extrême-Orient sur le Montcalm.
En 1906, il est renvoyé dans ses foyers le 27 avril 1906.
Activités de retour du service :
Il reprend alors ses activités de négoce au Val et dans la région. Il accomplit une période d’instruction au 4e régiment d’infanterie coloniale de 17 jours du 15 au 31 mai 1911.
En 1912, à la fête votive de Tourves, il rencontre Marceline Luquet de Rougiers (83).
Ils se marient le 28 août 1913 à la mairie de Rougiers.
Le 9 juillet 1914, naissance de son premier enfant, Fernand Fabre au Val.
Mobilisation :
Le 2 août 1914, il est rappelé à l’activité suite à l’ordre de mobilisation générale.
En septembre, il est à Toulon au 4e régiment d’infanterie coloniale du Mourillon.
Fin septembre, il part pour le front, près de Lille.
Le 6 octobre il est à Dixmude en Belgique.
En novembre, repli sur l’Oise, secteur de Gury-Cuvilly, Plessis-le-Roye.
En décembre, il est dans les tranchées de l’Oise au rythme de 3 jours au front.
En janvier 1915, il reçoit une photo de sa femme et de son fils.
En février, dans une lettre, Gustave dit ne pas douter de la loyauté de son épouse qui rencontre, elle, des difficultés relationnelles avec son beau-père veuf !
Le 20 février, il est dans les tranchées de Lassigny.
En mars, il est toujours dans les tranchées avec interdiction de faire mention du lieu où il se trouve sous peine de 15 jours d’emprisonnement.
Le 29 mars, il est blessé à la cheville : cheville de la malléole externe.
Convalescence :
Le 3 avril ,il écrit une lettre dans laquelle il relate l’accident.
Le 7, il écrit une lettre de Ricquebourg.
Le 10, il est évacué sur l’hôpital de l’arrière via Compiègne.
Le 12, il est en transit à Aubervilliers.
Le 13, il est de retour à Compiègne.
Le 14, il est en transit à Lisieux en route pour Deauville.
Le 16, arrivée à l’hôpital temporaire n° 31 (dans le Royal Hôtel).
En mai, il est toujours en soin à Deauville.
Le 20 juin ,arrivée à Trouville (Palace Hôtel) lit n° 668, il participe à l’animation musicale au sein de la société musicale « les enfants de la plage ».
Première permission :
Le 27 novembre, il obtient une permission de 7 jours, il s’agit de sa première depuis la mobilisation.
Retour au front :
Le 3 décembre, retour au front à Cuvilly.
Le 4, arrivée à Cherbourg (dépôt du 1er régiment d’infanterie coloniale du Maroc 23e compagnie).
Il devient caporal instructeur, il accueille les jeunes recrues à qui il enseigne la discipline, l’ordre, le respect, la propreté et les chants patriotiques.
Il passe Noël chez M. Patteyn, chef de la musique de Trouville.
Début mars, il continue de participer à l’incorporation des « bleus ».
Le 3 mars, il fait sa demande de relève aux colonies.
Deuxième permission :
Le 19 avril 1916, permission de 7 jours. Il se rend au Val, il retrouve son épouse et conçoit son 2ème enfant.
Départ pour l’Indochine :
Fin mars : départ de Marseille à bord du Magellan (messageries maritimes) à destination de l’Indochine.
En mai, escale à Port-Saïd, Djibouti, Colombo, Iles de la Sonde, Singapour, Saïgon, Haïphong. Arrivée le 1er juin. Activité militaire réduite. Participation active à la musique : orchestre, cérémonie, accordage des pianos.
Il cherche à travailler dans le milieu agricole sans succès. Plusieurs contact avec M.Courson de Besse… la vie militaire dans les tranchées lui semble bien loin.
Le 17 janvier, il est averti par dépêche de la naissance de sa fille Denise Fabre. Au cours de cette année, il projette de faire venir sa femme et ses enfants en Indochine et de s’y installer.
En fin d’année, il obtient son détachement de l’armée pour intégrer la société des Ciments Portland.
20 janvier 1918 : prise de fonction à la cimenterie. Il est logé, blanchi, a un « boy » pour la cuisine et perçoit 140 piastres par mois. Il devient maître-chaufournier.
Il ne sait plus rien de la guerre sauf dans les courriers de Marcelline où il apprend les difficultés d’approvisionnement en France.
En mai, il participe toujours au club musical local mais dans le courant du mois de mai, il ressent des douleurs abdominales et est souvent pris de vomissements.
Le 24 mai, il est admis à l’hôpital de Haïphong.
Le 17 juin, malgré les soins, il décède.
Le certificat médical définit une péritonite de l’arrière cavité des épiploons.
Marceline obtient le statut de veuve de guerre et obtiendra en 1922 l’ouverture d’un tabac à Rougiers.