Correspondance de Jean Rebufat du 28 mai 1915 au 24 décembre 1915
28/5/1915 - 24/12/1915 (date du document)
Jean Rebufat part de la caserne de Courbevoie pour le Front, à Creil, le 5 juin 1915. Le 8, il écrit à sa future femme de Tracy le Val. Dans une lettre adressée à ses parents et datée du même jour, il indique qu'il se trouve à 3 km des combats, près d'une rivière. Le 11, il indique la prise du redent de Queneuvière (bois des Loges). Le 16 juin, on trouve une trace d'autocensure car, à la place d'indiquer le nom du village dans lequel il se trouve, il marque "village de X". Le 9 juillet, il évoque des combats "si meurtriers" à la ferme Saint-Claude à 2 km des premières lignes.
Le 12 août, il indique faire partie du 7ème Génie, il part pour "Sologne", près de Saint-Claude où il arrive le 14 août puis repart en direction de Ressons.
Le 15 août, il indique être passé au 4ème Génie, il se trouve alors à 12 km de Ressons, secteur postal 101.
Dans une lettre datée du 22 août, il écrit à ses parents qu'il part pour les tranchées : "toutes ces galeries souterraines, véritable travail de taupes". Il pose des mines souterraines.
Le 22 août, il précise l'endroit où il se trouve : Boulogne-la-Grasse en face de Lassigny qui est alors occupé par les Allemands (belle description des tranchées).
Le 7 octobre, il est toujours à Saint-Claude.
Dans une lettre à ses parents datée du 15 octobre 1915, il dit qu'il se trouve toujours au même endroit mais indique qu'il ne peut pas préciser l'endroit car c'est interdit, un de ses camarades a pris 15 jours de prison pour l'avoir inscrit sur une lettre.
Le 13 octobre, il évoque de terribles bombardements allemands avec force détails : "j'ai vu le cerveau d'un soldat".
Le lendemain, dans une nouvelle lettre à ses parents il écrit à propos des Allemands : "c'étaient tous ces boches blessés qui crevaient, s'il pouvait en être ainsi pour tous [...] Oh la sale race de têtes carrées !".
Le 7 novembre, il dessine le croquis d'un dessin d'un canon de 75.
Le 16 novembre, dans une lettre à Elise, il évoque encore les bombardements (bombes allemandes de 1mètre de long et 28 cm de diamètre).
Le 24 novembre, dans une lettre à Elise, il parle de la fraternisation en soldats allemands et français de tranchée à tranchée avec le récit de ces conversations.
Le 26 novembre, il indique avoir reçu son nouveau casque. Il évoque aussi l'artisanat de tranchées : bagues, bijoux, timbales, coupe-papiers, rond de serviettes, boîte à tabac à priser.
Le 4 décembre, il quitte le secteur pour un village à 25 ou 30 km à l'arrière (Maignelay, Oise).
Le 22 décembre, il est à Hardivilliers, à 6 km de Breteuiil (Oise).
Le 24 décembre, il reçoit pour Noël des "boîtes de singes" ainsi qu'une oie par escouade.